2015 mai – Première tentative

D'Jack au vieux port de La Rochelle

Bon, où nous en sommes, les choses sont très claires. J’ai un mois pour quitter le port et rejoindre Soubise. Je ne veux pas me mettre la pression, mais si j’échoue et que je dois payer un mois supplémentaire au port, l’Amirale m’arrache un œil et coule D’Jack. Vu comme ça, y’a pas faut le faire!

La nav en elle même ne me fait pas peur, mais je suis déstabilisé parce que D’Jack est complètement vide. Pas un bout, pas une manille, pas de jeu de pinoche, aucune carte, pas de document de navigation, rien quoi.

En même temps, je ne sais pas à quoi je m’attendais, je pense que Caroline et Thomas ont même fait un effort pour me laisser D’Jack aussi propre. Mais jusqu’ici en stage ou en location, tout était déjà à bord. Prendre un inventaire et tout repérer n’est pas la même chose que devoir tout se procurer. Je suis un peu perdu.

Je prends 15 jours pour faire un inventaire de ce qu’il me faut, en commençant par l’obligatoire: la règle de cras (ou alors la bouteille de rhum ;-). Je commande sur Internet, une partie d’occasion sur le bon coin (notamment un jeu de carte acheté à un marin à la retraite, dont l’achat est une histoire à lui tout seul) et je suis fin prêt pour une première tentative.

Je n’ai malheureusement pas la possibilité de prendre des jours, l’aller retour se fera sur le WE seul, en partant le vendredi. Eric, mon voisin s’est porté volontaire pour m’accompagner.

Nous arrivons tard, mais Eric étant bon public, sa découverte de D’Jack monte le moral au plus haut: il trouve tout magnifique, s’extase devant le moindre détail. C’est sûr, c’était la meilleure personne à qui montrer D’Jack une première fois!

L’idée est de sortir avec la marée du matin, de rentrer avec celle du soir. Puis de bricoler le dimanche, les horaires de marée n’étant pas confortables pour le retour sur Reims. Je voudrais essayer un peu toutes les manœuvres, pour voir où il faut intervenir.

Une courte nuit, du rangement au petit matin. Je préfère passer voir les personnes qui s’occupent de l’écluse et de la porte plutôt que les contacter direct par VHF. Je reviens sur D’Jack, les préparatifs du départ sont quasi OK, Go, go go.

Les portes du vieux port de La Rochelle

Mon téléphone sonne. Mais que me veut la capitainerie, je croyais avoir tout dit? Le volume et le ton de mon interlocuteur m’indiquent tout de suite qu’il s’agit du boulot. Cette nuit un orage à mis en vrac un onduleur, et ce matin il faut gérer le problème. Au téléphone, je regarde les portes s’ouvrir, puis se refermer, c’est mort pour ce matin.

Eric était vraiment la bonne personne pour cet essai. Au lieu de montrer sa déception de ne pas sortir, il me laisse gérer l’incident en faisant le tour de D’Jack et en repérant tout ce qu’il peut faire. Eric étant un bricoleur ++ c’est précieux!

Vers 13h la crise est close (enfin dans un premier temps, lundi sera dur!). Nous décidons de bricoler sur l’après-midi, puis de faire une sortie-entrée sur la marée du soir. Dépose de la filiaire haute, un petit saut chez un shipchandler. Commande de filiaires neuves, de l’écoute de chariot de GV, achat d’aussières de brassières de sécurité. Tout s’enchaîne en douceur.

Bon nous voilà fin prêt à sortir. C’est parti pour le chauffage du moteur. Contact, ignition, ….. ignition??? Rien de rien ne se passe, batterie complètement vidée. Une nouvelle fois, nous regardons les portes s’ouvrir et se fermer. Ce coup-ci, c’est cuit pour le WE. Je suis vraiment désolé pour Eric.

Nous nous occupons des batteries : J’avais bien repéré que le chargeur ne s’arrêtait jamais. Thomas n’avais expliqué que c’était normal, qu’il fallait deux~trois jours pour que le parc soit chargé à bloc. En fait, sur les deux batteries servitudes, l’une est cuite de chez cuite. Plus de trace de liquide à l’intérieur. Je pense qu’elle doit faire court circuit, et je suis inquiet pour le circuit de charge.

En testant, nous constatons que le chargeur de quai ne charge pas la batterie moteur. Je ne sais pas si c’est normal ou pas. La question reste à approfondir.

Etrier de sangle de batterie, complètement rongé par l'acide

C’était dans le rapport d’expertise, les batteries devaient être sanglées. En les démontant, nous nous apercevons que les sangles sont bien en place, mais les étriers sont complètement mangés par l’acide. Celui de la photo est le seul à avoir en parti résisté, les autres ne sont plus que poussière. Le contenu de la batterie de servitude a du finir dans les fonds. La présence d’eau vue à l’expertise venait sans doute plus de là que du changement de douchette de pont.

Nous démontons toutes les batteries, les chargeons dans la voiture pour gérer le problème à domicile.

Retour sur Reims. Eric continue de m’aider sur le problème des batteries. L’une des servitudes est vraiment cuite, même une fois remplie de liquide, elle n’accepte aucune charge. L’autre et celle moteur, une fois le volume de liquide complété se chargent normalement. Eric me prêtera une batterie de camion en secours pour la prochaine tentative.

Je suis vraiment déçu pour Eric qui n’a pas pu naviguer du tout. Par contre pour D’Jack, bon WE, nous avons progressé pas mal. plus que trois semaines!

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