2014 Avril – Stage Glénans moniteur

20140421_074529Le stage se déroule en deux phases: une sur la base de l’île d’Arz, une autre en embarqué.

Première semaine

Tout commence plutôt tranquillement. Rendez-vous est donné sur l’ile d’Arz. La base Glénans est avenante, accueillante. Je me retrouve à l’intérieur d’une carte postale paisible (fallait profiter, cela n’allait par durer).  Le moniteur, Clémence, est une jeune femme sympathique ayant l’assurance tranquille des personnes habituées au commandement. Nous sommes cinq stagiaires dont deux BOC (bénévoles pour l’association des Glénans) Pauline, une jeune femme avenante et Antoine, qui inspire immédiatement la sympathie. Deux garçons complètent le groupe Ronan, un chercheur vivant à Londres et Sacha, un prof de bio d’un lycée marseillais.

Premières navigations, qui permettent de reprendre contact avec l’élément liquide. Les supports sont des 5.7, excellents bateaux, mais qui ne me conviennent pas du tout, trop petits ! Vous feriez les même pour garçons? Cela n’empêche pas de décliner les gammes.

Premiers topos, qui font reprendre contact avec des sciences que je ne manipule pas tous les jours (météo, Aéro-hydro,…). Clémence assure en pédagogie, toujours à l’écoute des points de blocage et présentant les choses dans l’ordre qui me convient: d’abord le phénomène, ou la loi physique, puis son application. L’idée étant de comprendre comment cela fonctionne, pour pouvoir s’adapter, ce que je trouve mille fois mieux que d’avoir des recettes de cuisine à appliquer les yeux fermés.
Révisions sur l’utilisation du spi, voile que je n’apprécie pas outre mesure. Cette fois, les choses me paraissent plus claires. Cet été, je l’envoie tout seul, sûr.

Une régate, sur un parcours banane est organisée, avec 5~6 équipages. Je la fais avec Pauline et Antoine. Bord de près, nickel. Envoi du spi difficile, mais ca va. Empannage sous spi, cela se complique, affalage du spi, renvoi du génois, l’horreur tout est noué! A part le mat avec la bôme, nous avons réussi à tout nouer. Le bateau est à la limite manœuvrant, nous ne pouvons pas virer. Je garderai longtemps l’image d’Antoine sur son paquet de nœuds, lui-même noué par la cheville droite, me demandant « C’est quoi l’urgence à dénouer? » Autant la scène fait rire après coup, autant elle est difficile à vivre dans l’instant.

Le deuxième tour, avec votre serviteur en N°1 est encore pire. Faut dire que j’ai à peine la place de poser mes pieds sur la plage avant. Pauline rigole à l’image de l’éléphant et du célèbre magasin. On s’en sort un peu mieux dans le troisième avec Pauline en N°1. Nous finissons deuxième derrière l’équipage ayant déjà validé un niveau 5, l’honneur est sauf. Sur l’autre bateau du groupe, Ronan et Sacha se sont accrochés.

Les navs succèdent aux topos, qui succèdent aux navs. Semaine intensive pendant laquelle il me semble que je progresse dans tous les domaines étudiés, ca tombe bien c’est mon but!

Le bateau qui nous est affecté pour la deuxième semaine est Japelou, un pogo 8.50. Enthousiasme général du groupe, réserve de votre serviteur (lors d’un précédent stage, j’ai déjà vu l’aménagement intérieur du Pogo!).

Deuxième semaine

La deuxième semaine s’annonce très musclée. Un train de dépressions va nous passer dessus, il y aura du vent fort quasi tout le temps. J’en suis plutôt content: mieux vaut être avec un moniteur, qui assure qui plus est, pour découvrir des conditions difficiles. Japelou nous attend au port de Vannes. Inventaire, courses, nous sommes fin prêt. Antoine nous fait une première nav dans le golf, il assure. Cela se finit par deux bords de travers, wahou! Il n’est pas confortable notre ami Japelou, mais il envoie du steack !

Le fier équipage de Japelou

C’est la première fois que je comprends « lofer dans les risées », faut dire que notre ami le fait tout seul. Quelle bête!
La première soirée confirme mes inquiétudes sur l’habitabilité de la bête: j’ai fait rigoler tout le monde en me cognant partout. La prochaine fois je mets un casque!

Nous passons 1/2 journée avec la SNSM. Passionnant! Cela lève une partie de l’inconnu. Qu’est ce qui se passe après un message Pan Pan? Nous l’avons testé. Nous avons également été remorqué et fait une simulation de déséchouage. Vraiment intéressant.
Les choses sérieuses ont commencées après. Sortie du golf avec un petit 9B. Japelou passe, mais c’est très physique. Juste une ou deux fois un manque à virer, et je pense que c’est parce que nous ne le connaissons pas assez. Impressionnant de naviguer avec le haut des filières dans l’eau!

Japelou, les filières dans l'eau

Le lendemain, c’est Ronan qui fait chef. Il doit me passer la main sur un WayPoint. Je pense que je m’en souviendrai un moment: en descendant je découvre un terrain de guerre. Une bouteille de vinaigre s’est explosé en vol, tout est détrempé, en vrac. Cerise sur le gâteau (comme on dit à Groupama), il me dit on est là en ayant fait un point le plus précis possible, mais son mouvement de doigt, aidé par l’eau sur la carte efface le repère !

A partir de là, le principe est de faire chacun une navigation en formation, une autre en évaluation. Parallèlement il faut réussir une manœuvre d’HLM, nous consacrerons donc une demi-journée à s’entrainer, et une autre pour être évaluer. Ma nav de formation se passe super bien. J’ai le contrôle tout le temps. Ca met le temps, mais j’ai l’impression de bien progresser.

Voulant aller boire une simple bière à Belle Ile, nous tombons dans un guet-apens. Un groupe se met à jouer avec talent, et la simple bière se transforme en soirée tardive sans manger, et beaucoup boire!

Cette soirée s’enchaine avec la série d’homme à la mer, qui me laisse totalement rincé. Je n’aurai pas la force de passer l’évaluation. Dommage, je suis sûr que j’avais le niveau. Ce n’est que partie remise.

Je suis très content d’avoir fait ce stage, hors norme s’il en est, qui m’a fait toucher du doigt mes limites physiques et mentales.

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