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Moi à la barre de Groupama III

2012 – 7h de navigation sur Groupama 3

Comment je suis arrivé sur Groupama 3 ?

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Moi, à bord de Groupama 3

Groupama a été pendant 12 ans sponsor de Franck CAMMAS. Cette association a permis d’écrire de belles pages de l’histoire de la course au large. Notamment avec Groupama 3, qui possède un palmarès juste incroyable! Lorsque la stratégie d’engagement a changée (avec succès Groupama 4 a gagné la Volvo Ocean Race), Groupama 3 s’est retrouvé au ponton à Lorient, attendant un nouveau propriétaire. Afin de le préserver, des sorties étaient organisées, avec des invités à bord.

Cerise’s boy, je participe à divers groupes de travail nationaux. Cela ne vous étonnera pas, tous les participants m’ont un jour ou l’autre entendu parler de voile. Ainsi lorsqu’un invité à une ballade sur Groupama3 s’est désisté, mon téléphone a sonné, et clac! Deux jours après j’étais à bord.

A bord de Groupama 3!

L’équipage est composé de cinq marins et il y a six invités à bord. Le skipper se présente: « Bonjour je m’appelle Thierry, mais je préfère Titi », va pour Titi. En fait il s’agit de Thierry Duprey du Vorsant. Il n’y a que dans la voile qu’un champion du monde a cette simplicité.

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Matossage à bord de Groupama 3

Nous engageons la préparation du bateau: matossage des voiles (des sacs de 150kg à positionner au centre). Tout est gigantesque. Les Pares battage sont énormes, les winchs colossaux, les bouts interminables. Le mat semble dépasser les nuages, et encore il s’agit de la configuration « solo », celui pour le tour du monde était plus gros et plus haut.

Lorsque l’on visite l’intérieur, à l’inverse tout devient petit. Un placard avec 5 rayonnages devient un dortoir pour le quart de veille, un bec de gaz, une cuisinière pour dix, un portable, le centre de commande et d’instrumentation. Comment ont-ils pu vivre là-dedans à 10 pendant 48 jours ?

C’est parti !

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Groupama 3 quittant son emplacement

Groupama 3 est incapable de manœuvrer dans le port, des semi-rigides se chargent de le mettre en position. Nous passons devant la célèbre base de sous-marins. Nous hissons la grand voile. Ce n’est pas si simple: il faut d’abord hisser un équipier pour fixer la corne, puis mouliner, mouliner, cela n’en finit pas. A la fin 450m² de toile en guise de récompense !

Toutes les voiles de Groupama3 sont hookées (c’est à dire qu’une fois hissées, elles sont bloquées en tête de mat par le crochet, puis étarquées par le point d’amure. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir de la tension dans la drisse). Accroché à mon moulin à café, je n’arrive pas à voir comment tout cela se s’articule.

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Hisser un équipier pour hisser la GV

Incorporé dans l’équipage!

Il n’y a de la chance que pour les crapules : deux des invités se rendent compte qu’ils ne supportent pas le bateau. Ils s’installent dans les bannettes nous ne les reverront qu’au port. Il se met à pleuvoir, comme la Bretagne sait bien le faire. Deux autres trouvent que la pluie, cela mouille. Ils se mettent à l’abri et ne ressortiront qu’en fin de journée. Le dernier invité précise qu’il est venu pour regarder, et qu’il ne veut toucher à rien. Comme il faut être 6 pour le manœuvrer, qu’il n’y a que 5 marins, ben me voila incorporé d’office ! (je n’ai pas résisté du tout !!!).

On envoie le génois. Là encore il faut mouliner, mouliner c’est incroyable comme ces bouts sont longs ! Quand je sors le nez du moulin à café, je constate que nous avons passé la citadelle. Wahou!! la sortie de Lorient mode TGV, alors que la toile n’était pas encore en place. On enchaine le chenal de sortie en accélérant sans cesse. Bluffant !

Mon record à la voile!

Cette machine est fantastique. C’est à 20 noeuds que nous mettons le cas sur Belle île. Elle fend la mer comme un rasoir, elle semble accrochée à l’eau. Pratiquement pas de mouvements, on est moins chahuté que dans le métro.

Une risée ? aucune réaction du bateau, on a seulement l’impression d’être aspiré vers l’avant. Il va juste plus vite. Il passe de 20 à 30 noeuds comme de rien. 30 noeuds ? je n’étais jamais allé aussi vite sur l’eau. C’est fantastique. Titi explique qu’il peut monter à 50 ! 32 nœuds, c’est bien évidemment mon record, et je ne suis pas près de le dépasser!

Le vent monte un peu et Titi décide d’envoyer la trinquette. Comme il faut être 5 pour le faire il me demande si je peux lui tenir la barre un moment. Là encore, je ne résiste pas du tout ! Une fois la voile en place, il me dit : « mais tu sais barrer ? Si tu veux garde la » Partant de là, les évènements deviennent flous. Je n’ai que la sensation d’être aux commandes d’un monstre de puissance. En même temps tout est simple. Le penons fonctionnent comme sur bateau « normal ». Le diriger est d’une facilité déconcertante. Garder le cap au ½ ° près est possible. Du coup, garder nos amis horizontaux est d’une facilité déconcertante!

Après une petite heure, pendant laquelle Titi me donne les caps, les ordres, mais me laisse gérer. Il vient s’installer à coté et m’explique les différences en un mono et un tri. Il va jusqu’à reprendre la barre et me laisse poser la main dessus pour sentir. C’est hallucinant je prends une leçon de barre avec un champion du monde !

Lorient est déjà là, c’est fini. Je n’aurai probablement plus jamais l’occasion de recroiser cette machine. Je ne l’oublierai jamais.

Incroyable : plus de trente noeuds à bord de Groupama 3

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