Juillet 2009 – Les aventuriers du Maki

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Il faut bien se lancer un jour. Je décide de louer un bateau pour la première fois pendant l’été 2009.

D’un coté, avec juste le stage Tribord, je sais que je suis loin d’être au point. De l’autre, la zone entre Hyères et Ste Maxime, cela fait presque 10 ans que je la parcours en bateau moteur (en même temps, 1 ou 2 jours par an, c’est pas vraiment non plus un longue expérience nautique).

M’enfin il faut bien se lancer un jour. Je prends donc possession de Maki à Hyères pour quinze jours. Le loueur, Bruno, me fait le tour du propriétaire, que je complète d’un inventaire complet et de l’inspection de tout ce que je peux inspecter. Le bateau est vieux, mais à l’air sain et entretenu (pour autant que je puisse en juger).

Le premier objectif est de faire un Hyères->Ste Maxime. Nous avons anticipé les courses, vers 10h00 le bateau est prêt. Florence traine des pieds, je n’arrive pas à partir avant midi. Nous décidons de faire un restau sur le port et de partir ensuite. A la sortie du restau, je reprends la météo. Le 4~5 B du matin est devenu 5~6 rafales 7~8. En fait le mistral est en train de s’installer. C’est trop pour moi. Je vais à la capitainerie pour prendre un nuit de plus au port.

Là, surprise. Je n’ai pas de place ! En fait, Bruno a repéré une place libre, s’y est installé pour me remettre le bateau, mais sans rien dire à personne. La capitainerie me donne un quart d’heure pour vider les lieux.

Maintenant, je ne serai jamais parti, quitte à jeter l’ancre au milieu du port. Mais c’est ma première fois. La bonne décision aurait été de mouiller dans l’avant port, très abrité du mistral. La encore je ne saisi pas l’occasion de bien faire, et nous voila en route.

Toujours dans l’approximatif, je n’avais bien sûr pas regardé de près la GV (ni aucune des autres commandes d’ailleurs, il va falloir tout découvrir dans des conditions…). Le système de ris automatique, vieux, coince tout ce qu’il peut. Florence tient la barre pendant que je fais des allers retours au pied de mat. Finalement la GV est en haut. Mais je ne suis pas dans la capacité de prendre des ris. A priori les bosses ne passent pas comme il faut.

Envoyer le génois ne sera pas plus simple. Les winchs de Maki ne sont bien sûr pas self tailling mais en plus sont lisses. Il faut quatre à cinq tours, et tirer fort avant de pouvoir border. Je commence à perdre Flo, dont les nerfs me semblent mis à rude épreuve.

Mais nous y sommes ! Moteur coupé. Bien que je ne me sente pas super tranquille, que les conditions météo soient trop fortes, que Flo ne soit pas dans un état d’esprit favorable, le bonheur d’être sous voiles à la barre de mon bateau me submerge.

Mais faut rester concentré, la situation n’est pas confortable. Les conditions augmentent un peu. Maintenant, je pense que nous sommes plutôt 7~8 avec des rafales à 10. Je décide d’aller trouver de l’abri derrière le cap Benat. Je m’y suis déjà reposé avec un Jeannot 805 par mistral.

L’empannage est musclé. Flo est tétanisée par le bruit et les rafales. C’est vraiment pas des conditions pour commencer. Je suis obligé de manœuvrer seul. J’ai récupérer un sandow qui me permet de lâcher la barre pendant que j’embraque. C’est limite mais ça passe.

En arrivant derrière le cap, une rafale sans doute plus forte que les autres fait faire un 360° à Maki. Heureusement Flo fermait les yeux et n’a rien vu! A l’abri du cap, cela va beaucoup mieux. J’affale et on prend un mouillage, le temps de se refaire une santé.

Après une heure de pause, les conditions semblent meilleures. On repart, au moteur cette fois. Le reste se passe sans trop de soucis. Arrivée dans le golfe de St Tropez à la tombée de le nuit, et mouillage à la pointe des Sardinaux.

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Le lendemain, prise de contact avec le port de Ste Maxime, une place est disponible. Et voila, Maki proprement amarré place 1019 du quai d’honneur. Cela fait 35 ans que tous les étés je rêve en regardant les bateaux dans ce port. Et voilà, le mien (pour 15 jours) y est !

La première sortie est épique. Pourtant, tout s’annonçait plutôt bien. Météo parfaite, 2~3B, mer plate. L’équipage est composé de ma fille Cécile, son amie Emma, un ami Olivier. A peine sortie du port, Emma est prise d’un mal de mer terrible. Là encore je ne prends sans doute pas la bonne décision, plutôt que de rebrousser chemin, je préfère aller sur un mouillage. Je le connais ce mouillage, je le pratique avec les bateaux moteurs depuis des années, oui mais avec un voilier il y a une différence de tirant d’eau ! Pas de soucis pour rentrer, mais impossible de sortir. Après une heure ou deux d’efforts, l’histoire finit bien. Quand j’y pense maintenant, il aurait suffit de faire un peu giter Maki pour sortir sans difficulté.

Autre balade avec Alexander, tout nickel. Un grand plaisir de naviguer avec mon copain du stage Glénans Tribord! Cependant, je crois que nous n’avons pas converti Natacha

Une autre sortie avec Olivier et son fils Mathias, nécessite une extraction. Une fois le mal de mer déclaré, en attendant les secours venant par la route (merci Véro), le mouillage ouvert à la houle n’a pas favorisé les choses.

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Une ballade mémorable avec Papa. Partis de Ste Maxime, nous allons, juste tous les deux, jusqu’à St Raphael et retour. Je garde de cet instant un souvenir d’une paisible communion. Juste être bien ensemble. Contempler cette cote que l’on aime, les autres bateaux, quelques yachts, la nature vivante juste là au delà de la zone de baignade. C’est vraiment bien la voile.

Sur le douze jours passés à Ste Maxime avec Maki, je suis sorti tous les jours. Ma fille Cécile et mon neveu Frédéric ont mordus à la voile, ils ont quasi le même niveau que moi.

Le retour sur Hyères est plus musclé il se passe en plusieurs temps: D’abord une sortie du golf de St Tropez, avec ma sœur Véro et une copine Sylvie. Tout au près, Sylvie atteinte de mal de mer.

Décision de faire escale à Cavalaire. La baie de Cavalaire au portant, avec du surf, magnifique !

Changement d’équipage à Cavalaire, Sylvie descend, Cécile et Frédéric montent. Au passage, je fais un tour en solo, une première !

Puis un Cavalaire Hyères magnifique, au portant, avec un long bord de voiles en ciseaux. Même pas un empannage sauvage, avec Cécile et Frédéric qui assurent. Nous avons même été récompensé de nos efforts en croisant des dauphins!

Je ne peux pas faire l’économie du gag VHF: Je n’ai pas utilisé la VHF de tout le séjour, n’étant pas au point sur la réglementation. Je la réservais au cas d’urgence. Le trajet Ste Maxime -> Hyères s’étant bien passé

avec mes matelots Cécile et Frédéric, je décide d’appeler la capitainerie de Hyères à l’arrivée:

« Capitainerie de  Hyères, Capitainerie de  Hyères, Capitainerie de  Hyères de Maki, Maki, Maki…. ». Frédéric me regarde admiratif. Je pense qu’il me voit tel un Rambo en opération rendant compte à son colonel! Pas de réponse, je revoie l’appel deux trois fois. Dans le regard de Frédéric, l’admiration se transforme en doute. Puis une voix crachouille dans le poste: « Et Coco, t’arrête de faire le malin ? » Frédéric explose de rire, il se roule par terre dans le cockpit! En une seconde plus personne n’est capable de retenir et c’est un fou rire général qui conclu la nav! En fait, je me suis trompé à l’atterrissage, et nous sommes assez éloigné du port de Hyères, et c’est l’un des bateaux mouillé là qui nous a répondu.

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Après avoir passé la nuit dans l’avant port, direction le port, puis dernière manœuvre d’amarrage. C’est fini pour cette année, Maki est amarré au quai visiteur à Hyères.

Ces 15 jours ont été extrêmement instructifs. Ils ont confirmé ma volonté d’être autonome sur un bateau, tout en me faisant toucher du doigt le chemin à parcourir. Avec le recul je suis conscient d’avoir eu une bonne étoile, et que j’ai frôlé la cata plusieurs fois. J’ai pas souvent pris la bonne décision. Du coté positif, il n’y a pas eu de casse, les manœuvres de port se sont bien passées et de grands moments de plaisir. Tant que l’on ne s’est pas lancé, on ne peut pas se juger. Pour une première fois, plutôt un bon souvenir.

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