Il ne faut pas surfer l’Internet au hasard
Par hasard (!), en surfant sur Internet, je tombe sur une annonce d’un Bavaria 38, D’Jack. Je ne sais pas pourquoi, l’annonce me tape dans l’œil. Il faut dire que la photo de D’Jack au mouillage est vraiment belle.
Bon j’appelle, ça ne coûte rien d’appeler hein?
Bon super contact avec le proprio, quelques échanges de courriel, plein de photos. Les photos me paraissent « honnêtes ». Très propres, avec des légendes, mais aussi laissant voir que le bateau n’est pas neuf.
Bon aller le voir, ça ne coûte que le billet de train.
Bon je le vois, toutes les photos parfaitement réelles, pas une griffure nul part, tout propre. Le pont teck, une merveille !
« Comme vous êtes là, une petite sortie ? »
Bon, ça coûte rien une sortie. Là, le bateau se met à me parler. Je crois que je suis mal!
Et voilà j’ai adopté D’Jack.
Les démarches.
Une fois la décision prise, il faut gérer l’achat proprement dit. L’atout maître, ce sont les propriétaires Caroline et Thomas. Ils sont très sympathiques, arrangeants, positifs dans tout. Thomas connaît D’Jack par cœur, les circuits administratifs également.
Le premier point est de convaincre ma famille du coté incontournable de l’opération. Ce n’est pas un point négligeable, je n’ai pas envie de faire exploser ma famille par la mise en œuvre d’un projet personnel. Soit la famille adhère, et cela nous permettra de passer des moments inoubliables sur l’eau, soit c’est le contraire, et là je trouverai un autre moyen de vivre ma passion. Cécile (ma grande) est conquise d’avance, elle partage ma passion pour la voile, le support n’importe finalement que peu.
Caroline et Thomas habitent sur le bateau. En conséquence il est équipé plus comme une maison secondaire que comme un support vers l’aventure. C’est ce qui décide les autres filles de la famille. Entre le parfum de fleurs quand on pénètre dans l’habitacle, la salle de bains XXL, l’eau chaude partout, 2 télévisions, 3 fours et comble du luxe, la machine à laver (!) D’Jack a des arguments à faire valoir. La famille finit donc par adhérer.
Avant de fixer un prix définitivement, il faut procéder à une expertise. C’est chose faite en avril. L’expertise est un moment plutôt sympa. D’abord la sortie de l’eau. Moi cela m’impressionne!
Puis examiner D’Jack avec un professionnel qualifié sous toutes ses coutures m’intéresse grandement. D’Jack est un bateau sain, les soucis sont identifiés et n’ont rien de rédhibitoires.
Je vais voir la capitainerie pour la place. une est dispo de suite, sans attente. Ils me l’écrivent. Je suis le plus veinard de la planète!
L’assurance est facile à enclencher, c’est plus difficile de trouver le financement. Pour une voiture, pour une maison, les choses sont prévues. Pour un bateau, les organismes sont beaucoup moins à l’aise. Finalement nous tombons sur un banquier que le projet intéresse, et cela se règle.
Nous tombons d’accord sur le prix avec Thomas, il n’y aura pas de négociation finalement, tant lui que moi sommes droits dans nos bottes. Nous convenons de son prix (conforme au prix moyen du marché) moins le coût de réparations des soucis repérés par l’expert. Le 22 mai, nous signons la vente, D’Jack est à moi.
Une fois Thomas et Caroline partis, je me retrouve sur mon ponton, dans mon cockpit, à essayer de réaliser. Instant magique!
La francisation se passe également sans difficulté notable. Le drapeau Français qui flotte sur D’Jack prend plus de signification: c’est un petit bout de France, partout ou il ira dans le monde, dont je suis responsable. C’est quelque chose quand même.
Paré!
Je retourne à la capitainerie, fier comme Artaban.
– Bonjour, c’est pour régulariser la place D’Jack.
- Ha oui, le monsieur chanceux. Pas de problème: je vous explique la procédure, vous vous inscrivez sur la liste d’attente. Dès que vous arrivez en tête, nous établissons le contrat. En attendant vous restez à la place actuelle. Voila votre facture pour un mois, vous payez comment?
- 800€ pour un mois ???? mais je croyais que nous parlions de 3000 à l’année?
– Oui, mais ça c’est quand nous aurons établi un contrat. Entre temps vous êtes en tarif escale, à la journée, soit les 800€
– Mais je vais sortir quand de la liste d’attente?
– (Froncement de sourcils) Vous ne seriez pas en train de me demander d’influer sur le traitement de la liste d’attente? Cela peut prendre 6 mois, ou un an.
Beaucoup moins fier d’un seul coup! Tu parles d’une chance! J’ai la chance de pouvoir payer ma place 4 fois plus que prévu pour une durée qui dépend de celui qui encaisse. Ca c’est de la veine ou je ne m’y connais pas!
Flo, contactée au téléphone prend les choses en main, après m’avoir expliqué très précisément sa façon de penser. Elle finit par trouver le port Ad’hoc de Soubise. J’y vais en voiture pour discuter. Super contact avec Antoine, le responsable. Les choses sont beaucoup plus raisonnables: moins de 2000€ à l’année, D’Jack stocké sur ber, 5 aller-retour à l’eau compris dans le forfait. La seule contrainte c’est de devoir prévenir deux jours avant une sortie. Avec 6,5 heures de trajet, s’il y a une chose de certaine, c’est que je ne peux pas sortir sans l’avoir un minimum organisé. Ce n’est donc pas une contrainte pour moi.
C’est décidé, on installe D’Jack à Soubise. Il me reste un mois pour être en capacité de quitter le port et de faire le trajet.
Pour finir, une tentative de présentation de D’Jack en vidéo