Arrivée à Soubise

Pour cette première navigation de l’année, j’ai un équipage motivé: Flo et Nathalie & Stéphane, un couple d’amis de Sillery. Stéphane avait fait le trajet La Rochelle <-> Soubise en juin dernier, Nathalie avait envie de voir ce que cela donnait de naviguer. C’est donc parti pour une navigation côtière dans la baie de La Rochelle.

Nous venons en deux vagues: Stéphane et moi vendredi soir, Nathalie et Florence dimanche après-midi. Nous aurons ainsi le temps avec Stéphane de finir le bricolage (il reste de l’huile à mettre dans le moteur et les ris à remonter), et peut-être de faire une petite sortie pour se roder.

Du bricolage…. encore!

A l’arrivée à Soubise, mauvaise nouvelle, les pontons ne sont toujours pas en place. Un cargo a arraché un pieu béton, et il ne reste que deux places avec la possibilité de charger les batteries, et 5~6 sans électricité et sans accès à la terre. C’est une mauvaise nouvelle, car cela veut dire qu’il faut partir dès la mise à l’eau.

Sur D’Jack, autre mauvaise nouvelle, alors qu’il n’est pas resté un mois seul, la batterie servitude est quasi vide. Les tentatives de mise en charge provoquent un échauffement. Elle est raide. Nous la changeons, mais ce n’était pas prévu. Finalement, Thomas m’aura vendu D’Jack avec deux batteries servitudes en toute fin de vie (malgré le 2014 fièrement arboré). Cela ne représente que 1% de la valeur du bateau, mais c’est agaçant!

L’huile et les ris ne posent pas de problème. Sans trop de remords, nous détruisons un nid (d’hirondelle?) à l’intérieur de la bôme. Faudra que je pense à boucher les orifices pour que cela ne se reproduise plus.

Autre mauvaise nouvelle: fuite d’eau chaude. Le tuyau PER qui part du chauffe-eau est percé. En regardant de plus près, le tuyau a déjà été bricolé à l’arrache: raccord gardiennage + durite auto et est complètement cuit. Il a plein de fissures longitudinales qui ne demandent qu’à s’ouvrir (coup de gel?). Nous réparons, ou plutôt continuons dans le même style de réparation. Il faudra reprendre plus tard.

Avec tout cela, quand les filles arrivent, D’Jack est en état, mais nous ne sommes pas sortis.

Mise à l’eau et remontée vers Rochefort

Lundi, courses rangement et mise à l’eau. Petit galop d’essai jusqu’à Rochefort, qui se termine sous un grain.

Lors de la mise à l’eau, D’Jack a été secoué et on retrouve une dizaine de litres de gasoil dans les fonds. C’est doute dû à la dernière fuite, mais d’où vient-il ce gasoil, et pourquoi cela ne sent pas dans l’habitacle? A suivre.

La nuit se passe au ponton électrique. Cela nous permet d’évacuer le seau de gasoil. Avec Stéphane nous trouvons l’origine de la dispersion du gasoil: il est dans les tuyaux des pompes de cale. Nous purgeons, et récupérons une bonne quinzaine de litres. C’est l’occasion de tester le fonctionnement de ces deux pompes. La manuelle notamment ne doit pas l’être souvent. C’est un matériel obligatoire, mais quand on en est à l’avoir comme unique recours, il ne doit pas rester beaucoup d’espoir!

Avec la réflexion, je relis le premier article que j’ai écris sur ma première visite à bord de D’Jack. « … le parfum de fleurs quand on pénètre dans l’habitacle… » m’avait marqué. Quel grand naïf je fais! En vrai, il y a eu un problème, suffisamment de gasoil dans les fonds pour déclencher la pompe de cale, et c’est pas la rose qu’il sentait le D’Jack !! A retenir: ne pas croire un mot d’un vendeur.

Soubise -> La Rochelle

Mardi, la météo annonce du vent NO 4~5B et de la houle 2m, le tout diminuant dans l’après-midi. Les conditions me paraissent un peu fort pour débuter. Nous décidons de sortir de la Charente, puis de décider si on pousse jusqu’à La Rochelle, ou si on revient à Soubise.

A la sortie de la Charente, nous avons un vent NO à 18knts et une houle d’un petit mêtre. On va à la Rochelle.

Au près avec un Ris, nous mettrons 7 heures pour y aller. La magie opérant à plein, elles ne me paraissent durer qu’un instant. D’Jack est très agréable en navigation. Tant les sensations à la barre, que les manœuvres, que le passage dans le clapot, tout est un bonheur.

Arrivée un peu compliquée à La Rochelle, avec la Gopro qui ne veut pas filmer les portes, et du dragage en cours sur les pontons invités. Il faut vraiment que je m’améliore en manœuvre de port!

La Rochelle -> Saint Martin en Ré

Mercredi. La météo du jour est quasi la même que celle d’hier, mais celle de jeudi est mauvaise. Nous décidons d’aller tourner devant St Martin et de revenir à La Rochelle pour y rester jeudi.

Avec un ris pris dès la sortie du port, D’Jack est toujours parfait sur l’eau. Nous mettons une grosse raclée à un First qui avait sa voile haute. A chaque rafale il se couche et perd 30 m, alors que nous n’avons même pas besoin de choquer l’écoute.

Nathalie apprend à barrer pour passer les vagues, et à voir son sourire, elle a de bonnes sensations. C’est la voile que de partager ce plaisir!

Je fais une bêtise en passant sous le viaduc de l’île de Ré: bien que je vois la signalisation, que cela soit très bien indiqué sur la carte, un groupe de trois navires passe dans le mauvais sens, et je les suis. Panurge sors de ce corps!

Dès le pont passé, les conditions forcissent nettement (d’ailleurs suffisamment pour ne pas faire d’images). D’Jack continu de se comporter au mieux. Il loffe dans les rafales, un vrai bonheur.

Le retour depuis St Martin, au portant avec des vagues de plus de deux mètres permet une séance de surf très sympa. L’accostage au ponton sera encore très difficile. Sans un passant, Stéphane et Nathalie, cela se serait très mal passé. Faut progresser, faut progresser.

La Rochelle -> Ars en Ré

Jeudi: bricolage. Nous trouvons un fournisseur pour les tuyaux PER de 15, cela nous permet de remettre le tuyau comme à l’origine. Merci Stéphane. J’en profite pour acheter deux gilets supplémentaires. Les filles font du shopping en centre ville. Le soir nous dinons sur le vieux port dans un super restau. Le fou rire au retour en bus montre que tout c’est passé au mieux!

Vendredi: Toujours le même type de météo. Nous décidons de nous balader le long de la côte sud de l’île de Ré. Un nouveau bon moment en navigation avec D’Jack, et un premier appontage réussi.

Le soir, nous partageons l’apéro avec Roger. Échange d’histoire Glénans, bon moment. Malheureusement nous avons décidé de retourner sur Soubise le lendemain et ne pourrons donc pas naviguer avec lui. Une prochaine fois?

La Rochelle -> Soubise

Le départ de La Rochelle est une catastrophe :-(. Je n’arrive pas à gérer le vent qui me pousse sur une ancre. Résultat : Filière arrachée, balcons tordus et éclat sur le gel coat.

Après ce triste départ, la journée se passe super bien. D’Jack est toujours magique en navigation. Il attrape 11nds au portant sur un surf. Nous mettrons un peu plus de deux heures, là où nous en avions pris 7 à l’aller.

La journée se finit sur une remontée de la Charente apaisante et un appontage réussi.

Bilan et conclusion de cette navigation côtière.

Ce séjour a été un peu comme une douche écossaise, avec le chaud et le froid alterné sans arrêt.

Cotés positifs:

• ​D’Jack est magnifique en navigation côtière
• 20 knts de vent semble une limite à ne pas franchir
• D’Jack est parfait en habitabilité. A deux couples à bord, nous ne nous sommes pas gênés du tout
• Nathalie et Stéphane étaient vraiment les personnes à avoir à bord. Mais bon pas un scoop, je le savais déjà ;-). D’Jack permet un vrai moment de convivialité.
• Le système du port à sec dans la Charente me convient tout à fait, le port Ad’Hoc de Soubise est très adapté à mon programme.

Cotés négatifs:

• ​D’Jack est un bateau d’occasion, et il reste surement pas mal d’énergie (et d’argent 🙁 ) à mettre pour que tout soit fiable. Il faut donc s’attendre à être embêté par je ne sais quel tuyau ou câble.
• Je ne le maîtrise pas suffisamment en manœuvre au moteur basse vitesse. Tant que ce n’est pas le cas difficile d’être serein.